Ann-Katrin Berger, la gardienne de but allemande, suscite l'inquiétude. Lors du troisième match de poule contre la Suède, ses prises de risque excessives ont failli coûter cher à son équipe. Des passes trop longues, des ballons directement offerts aux attaquantes adverses... Les supporters allemands retiennent leur souffle.
Berger a eu de la chance que ses ouvertures de jeu audacieuses ne se traduisent pas par des buts encaissés. Sinon, avant le quart de finale contre la France, qui se déroulera samedi à Bâle, les débats autour de la gardienne allemande seraient encore plus enflammés. Ses actions sont redoutées, non pas par l'adversaire, mais par ses propres fans et coéquipiers.
Des dribbles dangereux
Déjà lors de la victoire 2-1 contre le Danemark, elle avait mis son équipe en danger avec des dribbles risqués. Au début, le public était partagé entre l'étonnement et l'inquiétude, impressionné par sa capacité à déjouer ses adversaires avec désinvolture. Mais en fin de match, lorsqu'elle s'est retrouvée en un contre un en dehors de la surface de réparation, elle a dû ajouter un contact supplémentaire avec le ballon, ayant mal évalué la distance avec l'attaquante. C'était extrêmement limite. L'étonnement avait disparu, laissant place à la frustration.
Christian Wück, l'entraîneur allemand, a répondu « Non ! » après le match contre le Danemark à la question de savoir si ce que faisait Berger était acceptable. Il a ensuite fait une pause et a balayé la salle de presse du regard, comme pour s'assurer que son message était bien reçu. Il a déclaré qu'il allait lui parler pour lui faire abandonner ces pratiques. « Sinon, je ne vais pas vieillir », a-t-il plaisanté.
Berger assume ses choix
Sa gardienne de but semble avoir une opinion différente et a apparemment réussi à imposer son point de vue en interne. Après le match contre la Suède, elle a parlé aux journalistes dans la zone mixte du commentaire de Wück, comme si elle ne comprenait pas de quoi il parlait. Wück lui-même a ensuite affirmé que sa critique avait été mal interprétée, minimisant l'affaire comme un simple débat médiatique. Il a cédé. Il regrette probablement d'avoir critiqué publiquement sa gardienne de but.
Michael Fuchs : L'importance du rôle de gardien
Michael Fuchs, entraîneur des gardiens de l'équipe nationale féminine allemande depuis 2007 (avec une brève interruption), souligne l'importance du rôle de gardien de but. Il rappelle que Nadine Angerer a arrêté un penalty contre les Françaises en 2015, et Almuth Schult était dans les buts lors de la victoire aux Jeux olympiques un an plus tard. Berger a souligné qu'elle était un type différent de ces deux gardiennes. Fuchs confirme : « Une gardienne de but à ce niveau, dans ce rôle exposé, doit avoir une personnalité particulière. »