Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, propose une taxe choc sur les colis provenant de plateformes comme Shein et Temu. Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Bompard suggère de taxer les 200 millions de colis annuels arrivant en Europe, ciblant particulièrement ceux qui, selon lui, ne respectent pas les normes européennes.
Pourquoi cette proposition ?
Bompard affirme que 95% des colis provenant de ces plateformes ne sont pas conformes aux standards européens. Il propose donc, dans un premier temps, de renforcer les contrôles, voire d'interdire l'entrée de ces produits sur le territoire français. Mais il va plus loin, suggérant une taxe "exorbitante", allant jusqu'à 100% de la valeur des colis, en attendant une réaction de l'Union Européenne.
Un mouvement plus large ?
Cette proposition s'inscrit dans un contexte où d'autres figures du patronat français réclament également des taxes et des réglementations. Michel-Edouard Leclerc souhaite taxer les robots et l'intelligence artificielle, Vincent Montagne (SNE) veut taxer les livres d'occasion, et Yann Rivoallan (fédération du prêt à porter féminin) demande des barrières douanières. Même le PDG de Martin Pouret veut taxer les cornichons importés !
L'objectif affiché est de protéger les industriels, les petits commerçants, les enseignes spécialisées et la planète. Mais une question se pose : qui va réellement payer cette taxe ?
Curieusement, Bompard ne mentionne pas les consommateurs dans son plaidoyer. Ce sont pourtant eux qui, en fin de compte, supporteront le coût de ces taxes. Un revirement surprenant, alors que de nombreux patrons dénonçaient auparavant l'excès de taxation et de réglementation. Cette proposition de taxe sur les colis va-t-elle réellement protéger les entreprises françaises ou pénaliser davantage les consommateurs ? L'avenir nous le dira.