Dominique de Villepin, figure emblématique de la politique française, effectue un retour remarqué sur la scène publique. À moins de deux ans de l'élection présidentielle de 2027, l'ancien Premier ministre a officiellement annoncé la création de son propre parti politique, baptisé « La France humaniste ». Cette initiative marque une étape significative dans sa potentielle course à l'Élysée, alimentant les spéculations et suscitant l'intérêt des observateurs politiques.
Un parti pour rassembler les Français
Dans une interview accordée au Parisien, Dominique de Villepin a souligné que « La France humaniste » se veut un « mouvement d'idées, de citoyens », ouvert à tous et déjà fort de « plusieurs dizaines d'implantations locales ». L'objectif affiché est de « rassembler tous les Français pour défendre la justice sociale et l'ordre républicain », en opposition à une « logique de surenchère permanente » qu'il observe chez les autres acteurs politiques. À 71 ans, De Villepin se positionne comme une alternative aux clivages exacerbés, notamment entre la « radicalité de LFI et celle du RN ».
Des propositions concrètes pour l'avenir
L'ancien ministre de l'Intérieur (2004-2005) critique ouvertement la politique actuelle et esquisse ses propres propositions. Il se démarque notamment de Bruno Retailleau, également pressenti comme candidat potentiel en 2027, sur des questions de sécurité et de gestion des crises internationales. De Villepin prône une « politique d'équilibre et de mesure », rejetant la « surenchère, ni sécuritaire ni budgétaire ».
L'abrogation de la réforme des retraites
Sur France Inter, Dominique de Villepin a exprimé son opposition à la réforme des retraites, qui fixe l'âge de départ à 64 ans. Il propose, « dans la perspective de 2027 », d'abroger cette réforme, qu'il juge avoir « cassé l'esprit de réforme dans ce pays ». En lieu et place, il défend un système de « retraite à points », qu'il estime plus « visible et juste », tout en prenant en compte le critère de pénibilité.
Un livre pour affirmer ses convictions
La sortie de son livre, « Le pouvoir de dire non » (Flammarion), coïncide avec ce retour en force. Au-delà du titre, l'ouvrage semble surtout destiné à préparer le terrain pour une candidature présidentielle. Bien qu'il ne l'affirme pas explicitement, chaque page laisse transparaître son ambition de « restaurer la République ». L'ancien Premier ministre y dresse un constat alarmant de la situation actuelle, dépeignant un monde et une France « en train de nous échapper, de partir en poussière entre nos mains », afin de mieux se positionner comme l'homme providentiel.
Une candidature crédible?
Si Dominique de Villepin n'a jamais été élu au suffrage universel, il bénéficie d'une certaine popularité et d'une image d'homme d'État. Reste à savoir s'il parviendra à transformer cette popularité en votes et à se faire une place dans un paysage politique déjà encombré. La création de « La France humaniste » et la publication de son livre constituent des étapes importantes dans cette direction, mais le chemin vers l'Élysée s'annonce long et semé d'embûches.
Les défis à venir
De Villepin devra notamment convaincre les électeurs de la pertinence de son projet et de sa capacité à incarner une alternative crédible. Il devra également lever des fonds pour financer sa campagne et mobiliser des militants pour relayer son message sur le terrain. Enfin, il devra faire face aux attaques de ses adversaires, qui ne manqueront pas de souligner ses contradictions et ses erreurs passées.
Conclusion
Le retour de Dominique de Villepin sur la scène politique française apporte une nouvelle dimension à l'élection présidentielle de 2027. Son parti, « La France humaniste », et ses propositions, notamment sur la réforme des retraites, pourraient séduire une partie de l'électorat. Reste à voir si l'ancien Premier ministre parviendra à surmonter les obstacles et à réaliser son ambition présidentielle.