Tanzanie: Vers une victoire écrasante du parti au pouvoir en 2025?
La Tanzanie se prépare pour les élections du 29 octobre 2025, mais le scrutin s'annonce déjà controversé. Le Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1961, semble bien parti pour prolonger sa domination. Avec la disqualification de deux partis d'opposition majeurs, la victoire de Samia Suluhu Hassan, candidate du CCM et actuelle présidente, semble inévitable.
Depuis les premières élections multipartites en 1995, la Tanzanie a régulièrement organisé des scrutins. Cependant, ces élections ont souvent été critiquées pour ne pas respecter les normes démocratiques. L'opposition a été systématiquement marginalisée et soumise à des restrictions, tandis que la liberté de la presse et les droits civils ont été réprimés. Ce schéma est souvent qualifié d'autoritarisme électoral.
L'opposition disqualifiée, un scrutin biaisé?
Le Chama Cha Demokrasia na Maendeleo (Chadema) a été disqualifié pour avoir refusé de signer le code de conduite électoral. Le président du parti, Tundu Lissu, est accusé de trahison pour avoir appelé à des réformes électorales. De plus, le candidat à la présidence du deuxième plus grand parti d'opposition, ACT Wazalendo, a également été disqualifié suite à une pétition déposée par le registraire des partis politiques.
Cette situation contraste fortement avec les élections de 2020, où les partis d'opposition avaient participé malgré les imperfections du processus électoral. Cette fois-ci, le parti au pouvoir se présente aux urnes pratiquement sans opposition, visant une septième victoire consécutive.
La campagne est actuellement dominée par le CCM à tous les niveaux, laissant peu de place aux autres voix. Les observateurs s'interrogent sur la légitimité d'un scrutin où l'opposition est réduite au silence.