La "taxe Zucman", souvent brandie dans les débats publics, est-elle une solution miracle ou un mirage dangereux pour l'économie française ? Plusieurs experts s'interrogent, soulignant le risque de se focaliser sur une approche simpliste des défis économiques complexes auxquels la France est confrontée.
Un Diagnostic Erroné?
Certains observateurs estiment que l'obsession autour de la taxe Zucman révèle un diagnostic erroné des problèmes français. L'idée sous-jacente serait que le principal souci réside dans un manque de recettes fiscales et une explosion des inégalités. Or, les faits semblent contredire cette vision.
En 2023, la France prélevait déjà 51,4 % de son PIB en impôts et cotisations sociales, un chiffre bien supérieur à la moyenne de l'OCDE (38 %). Le déficit public ne serait donc pas dû à un manque de recettes, mais plutôt à des dépenses excessives, notamment en matière de prestations sociales.
Eric Coquerel et l'"Illettrisme Économique"
Nicolas Bouzou critique vivement la "taxe Zucman", la qualifiant d'"illettrisme économique". Il pointe du doigt le manque de compréhension des réalités économiques par certains de ses défenseurs, y compris Eric Coquerel, président LFI de la Commission des finances. Lors d'une interview sur BFM Business, Coquerel aurait démontré une méconnaissance des notions fondamentales comme le bilan, le compte de résultat et l'évaluation d'entreprise.
L'exemple de Mistral AI, une entreprise valorisée à plus de 10 milliards d'euros mais n'ayant pas encore atteint le seuil de rentabilité, illustre les dangers potentiels de cette taxe. Imposer une taxe de 2 % aux actionnaires fondateurs risquerait de les inciter à vendre leur capital à l'étranger ou à délocaliser le siège social, privant ainsi la France d'un fleuron technologique.
La Macronie Face à la Censure
Même au sein de la majorité présidentielle, l'idée d'une contribution sur les très hauts patrimoines fait son chemin, notamment pour éviter une censure du gouvernement. Sébastien Lecornu pourrait être amené à faire des concessions sur la taxation des ultrariches pour assurer sa survie politique, face à la pression du Rassemblement National et aux négociations avec les socialistes.
En conclusion, la question de la taxe Zucman soulève des débats passionnés et met en lumière les divergences de vues sur les solutions à apporter aux défis économiques français. Une analyse approfondie et une compréhension des réalités économiques sont indispensables pour éviter des mesures contre-productives.