L'écrivain Laurent Mauvignier est au cœur de l'actualité littéraire française avec son nouveau roman, "La Maison Vide", publié aux Éditions de Minuit. Ce roman ambitieux explore les complexités des relations familiales sur plusieurs générations de femmes. Pour en discuter, Mauvignier a invité le cinéaste Lucas Belvaux, connu pour son adaptation de "Des Hommes".
Un Goncourt en Perspective?
"La Maison Vide" est déjà pressenti par la critique comme un potentiel lauréat du Prix Goncourt. Ce roman est l'un des plus attendus de cette rentrée littéraire. Il se distingue par son ampleur, son ambition, et sa description minutieuse des relations humaines, rappelant Balzac. Son exploration des souvenirs et des ombres évoque Proust. Mauvignier entreprend une enquête sur la branche paternelle de sa famille pour comprendre le suicide de son père et le mystère d'un piano abandonné, faisant revivre trois générations de femmes. C'est une fresque à la fois historique et intime.
Lucas Belvaux, qui adapte son propre livre "Les Tourmentés" au cinéma, apporte également son éclairage. Belvaux, connu pour des films comme "Un couple épatant", "Cavale", "Pas son genre" et "Des Hommes", partage avec Mauvignier une vision de l'art comme moyen d'explorer et de réparer les failles personnelles.
L'Art comme Réparation
Mauvignier et Belvaux s'accordent sur le pouvoir de l'art pour affronter les vulnérabilités. Belvaux privilégie une mise à distance, tandis que Mauvignier adopte une approche plus directe. L'élément déclencheur de "La Maison Vide" est la découverte d'une Légion d'honneur et les récits changeants de sa mère sur sa famille paternelle.
Le roman se distingue par sa structure complexe, conçue pour rendre le projet vivant. Comme le dit Mauvignier, "J'ai peur de terminer mes phrases, un point c'est forcément final". "La Maison Vide", avec ses 744 pages, est décrit comme un roman virtuose et captivant, un des plus grands de cette rentrée littéraire. Son écriture, avec ses phrases longues et belles comme du Proust, crée une immersion totale. Loin de diminuer la tension, cette dilatation du "suspense" dans ce roman "familial", le rend encore plus fort, plus près de la psychologie humaine. Un exploit.
Parallèlement, Augustin Trapenard, animateur de "La Grande Librairie" sur France 5, souligne le rôle de l'émission dans la promotion du livre et son impact sur les ventes, en particulier pour les librairies indépendantes. L'émission reprend le mercredi 3 septembre et continue sa mission de service public en faveur du livre.