L'an dernier, le Festival d'Édimbourg (Edinburgh Fringe) s'est retrouvé sous les projecteurs d'une manière inédite depuis des années, suite au succès fulgurant de 'Baby Reindeer' sur Netflix.
Dans cette série primée aux Emmy Awards, le comédien Richard Gadd partage avec le public son parcours tumultueux, marqué par sa quête de succès et le harcèlement d'une femme nommée Martha. Il y détaille également l'agression sexuelle qu'il a subie par un prédateur anonyme de l'industrie du spectacle.
Richard – rebaptisé Donny dans la série – a ainsi créé l'une des œuvres télévisuelles autobiographiques les plus audacieuses et réussies de tous les temps. Mais 'Baby Reindeer' a d'abord vu le jour en 2016 sous la forme du spectacle 'Monkey See, Monkey Do' de Gadd, primé au Edinburgh Comedy Award. Francesca Moody, la productrice de 'Fleabag', a ensuite présenté 'Baby Reindeer' au monde entier en 2019, via une adaptation théâtrale. C'est seulement après que Netflix a acquis les droits des spectacles de Richard et a créé une fusion des deux.
Des productions telles que 'Flight of the Conchords' et 'The Mighty Boosh' ont également débuté au Edinburgh Fringe il y a longtemps. 'Fleabag', le succès de Phoebe Waller-Bridge, est l'une des plus grandes réussites modernes du festival. Sortie à la télévision il y a neuf ans, elle a engendré une vague de spectacles solo.
Un an après la sortie de 'Baby Reindeer', je me suis demandé si son succès mondial avait eu un impact sur le Fringe. J'ai donc interrogé des artistes sur place pour connaître leur avis, avec l'aide de Francesca Moody elle-même.
L'impact réel de 'Baby Reindeer' sur le Fringe
Depuis le succès de 'Fleabag', tout le monde cherche la prochaine grande superstar. Sur le Royal Mile, les artistes qui distribuent des flyers pour promouvoir leurs spectacles semblent indifférents. Bien sûr, tout le monde connaît la série et le nom de Gadd. Mais beaucoup d'artistes du Fringe ne semblent pas penser à Netflix ou à la BBC qui rôdent dans les rues.
Ceux qui n'ont pas le soutien de professionnels des relations publiques ou d'une chaîne de télévision semblent se concentrer sur leur travail et sur la construction de leur propre public. L'esprit du Fringe reste donc intact : un lieu d'expérimentation et de découverte, où les artistes peuvent se faire connaître par eux-mêmes.