La Belgique est au cœur d'une vive controverse après l'annulation d'une séance de dédicace de Raphaël Enthoven à la librairie Filigranes à Bruxelles. L'événement, prévu pour promouvoir son livre poignant sur la fin de vie de sa mère atteinte de Parkinson, a été annulé en raison de menaces de groupes pro-palestiniens, suite à des propos polémiques d'Enthoven sur les journalistes à Gaza.
Une Librairie, un Sanctuaire... de la Censure?
La librairie Filigranes, se présentant comme un «sanctuaire de la liberté d'expression», a justifié sa décision en invoquant des risques de perturbation. Cette justification a suscité l'indignation et a été qualifiée de cynique, car elle revient à céder à la pression et à la censure préventive. L'annulation soulève des questions fondamentales sur la liberté d'expression et la capacité de la société à tolérer des opinions divergentes, même celles qui sont controversées.
Un Climat de Censure Croissant
L'affaire Enthoven s'inscrit dans un contexte plus large de restrictions à la liberté d'expression en Belgique. D'autres incidents récents, tels que les pressions subies par le chanteur Amir, le chef d'orchestre Lahav Shani et l'humoriste Guillaume Meurice, témoignent d'un climat où la peur du scandale et de la controverse conduit à la censure et à l'auto-censure.
Les propos d'Enthoven sur les journalistes à Gaza, bien que maladroits et ayant suscité une vive réaction, ne justifient pas la suppression de son droit à s'exprimer et à présenter son œuvre. La liberté d'expression implique le droit de débattre, de critiquer et de remettre en question, même lorsque les opinions exprimées sont choquantes ou impopulaires.
La Belgique risque de se donner l'image d'un pays où la pensée critique est étouffée et où la peur de la controverse l'emporte sur les valeurs démocratiques fondamentales. Il est essentiel de défendre la liberté d'expression et de créer un espace où les idées peuvent être confrontées et débattues librement, sans crainte de censure ou d'intimidation.