Le groupe français de prêt-à-porter IKKS, basé dans le Maine-et-Loire, a officiellement demandé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire. Cette annonce survient moins de deux ans après un plan social majeur qui avait déjà entraîné la suppression de plus de 200 postes et la fermeture de 77 points de vente. L'entreprise, qui emploie environ un millier de salariés, est désormais activement à la recherche de repreneurs pour assurer sa survie.
Les Raisons de la Crise
IKKS, comme beaucoup d'autres enseignes de prêt-à-porter, est confrontée à une série de défis majeurs. Parmi ceux-ci, on retrouve :
- La pandémie de Covid-19 et les fermetures de magasins qui en ont découlé.
- La hausse du coût de l'énergie, impactant directement les coûts de production et de distribution.
- L'essor du marché de la seconde main, modifiant les habitudes de consommation.
- La concurrence féroce de l'« ultra fast fashion », incarnée par des géants comme Shein, qui proposent des vêtements à des prix défiant toute concurrence.
- La guerre en Ukraine, un pays où IKKS produisait une partie de ses manteaux, parkas et costumes, perturbant ainsi sa chaîne d'approvisionnement.
Un Plan de Relance Insuffisant
La direction d'IKKS avait tenté de redresser la barre avec le plan « PhoenIKKS », visant à recentrer l'activité sur les segments les plus rentables et à rationaliser la présence géographique de l'enseigne. Malgré quelques améliorations constatées, ce plan n'a pas suffi à stabiliser durablement la situation financière du groupe.
Les fonds américains Avenue Capital, CarVal Investors et Marathon Asset Management, propriétaires d'IKKS depuis 2019, cherchent maintenant à se désengager. L'avenir de près de 1 000 employés est donc en jeu, et l'issue de cette procédure de redressement judiciaire reste incertaine. L'industrie de la mode au Canada suit de près l'évolution de cette situation, témoignant des défis persistants auxquels sont confrontées les marques de prêt-à-porter dans un marché en constante mutation.